Artiste peintre luministe contemporain Mary Chaplin est une artiste peintre luministe qui vit et travaille en Picardie, au Sud d’Amiens, à Wailly en vallée de Selle. Longtemps inspirée par la nature, elle a découvert en 2005 les reflets observés dans les lieux de patrimoine. La quête de la lumière est devenue son centre d’intérêt et a évolué vers une forme d’impressionnisme abstrait. C’est par l’énergie de la touche, la juxtaposition des couleurs, qu’elle s’exprime et crée ses jardins imaginaires. Comme elle dit « mes toiles sont l’expression de l’émotion apportée par la lumière dans ce qu’elle offre de sacré”. L’exposition présentée à la Galerie Yvert de Lyon révèle l’observation des reflets des vitraux dans certains édifices religieux. De cette recherche, naissent les «réflexions» et les «inspirations orphiques». Elles sont silencieuses, fragmentées, végétales ou vagabondes selon l’empreinte du lieu. Mary Chaplin dit souvent «J’ai choisi le terme « réflexions » car il évoque la source de mon inspiration et résume parfaitement le fruit de mon travail. (Voir vidéo de Jean Marc Denecker du site Art en Nord). Et c’est dans les églises, chapelles et cathédrales de Picardie et d’ailleurs que j’observe les effets éphémères des reflets créés par la lumière passant au travers des vitraux.»
Mary Chaplin souffleuse de « verre » Mary Chaplin créent un univers onirique, fantasmagorique où l’image demeure une énigme tant par ses formes que ses couleurs. La lumière se répand dans un brouillement ou plutôt un équilibre au sein de chaque œuvre. Elle s’enveloppe d’un soleil secret ou de la lumière d’une lampe perpétuelle des sépulcres. Cette lumière rend l’image glorieuse. Néanmoins, située en lisière de la représentation « effective », elle crée divers types d’interrogations. Par la luminosité Mary Chaplin ouvre à la nuit du sens à travers une sensualité plus ordonnée qu’il n’y paraît. L’artiste multiplie des trous dans l’écorce du réel et invente un concept d’espace-temps élastique. Parfois une voie lactée où tètent quelques lunes croisent des oasis de lueurs. S’y abreuvent des rêves archaïques. La transcription visuelle donne une idée concrète de la façon dont l’artiste nous relie à une densité capable de creuser les surfaces afin de porter par la plasticité vers les profondeurs de l’être bien au-delà de toute propension psychologisante et « reprographique ». Le regardeur ne peut qu’être rivé à des œuvres parfois inquiétantes, parfois voluptueuses. Reste la danse immobile des formes loin de tout apex d’embrasement dans des rituels ou des cérémonies secrètes aussi chaudes que froides. Mary Chaplin devient une souffleuse de verre : ondoient l’insaisissable et l’éphémère. Tout ce que l’artiste évoque est autant transi que magnifié par une poussée immense. Elle prouve que « la beauté peut sauver le monde » (Dostoïevski). Au moins provisoirement. (Texte de Jean-Paul Gavard-Perret).